Merakhaazan - Récital Electronique
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Contrebasse, objet mutant. Après de multiples collaborations aux frontières hybrides entre les musiques improvisées et la musique électronique (Magic Malik, Bumcello ou encore UHT°), le contrebassiste Jean-Christophe Bournine revêt son costume de Merakhaazan pour un Récital électronique à la contrebasse seule. Elle est peut-être soliste, cette contrebasse à cinq cordes, mais elle sait se multiplier ; via un jeu de samplers, de pédales et de saturations, elle prend toutes les dimensions. Elle se joue d’elle-même et se transforme au gré de l’archet ou des pizzicati, quand elle n’est pas utilisée avec d’autres objets. Parfois même (la très prenante « Ouverture »), elle semble plus grande qu’elle-même tant le volume décuplé vous donne l’impression d’être enfermé dans sa table d’harmonie. Ce son abrupt s’empare d’un morceau hypnotique, fortement influencé par Philip Glass. Merakhaazan est un musicien qui travaille avec des danseurs et des plasticiens. Sa musique cherche donc le mouvement. Plus qu’un instrument, la contrebasse est devenu un média, un générateur de sons bruts qu’il convient d’accommoder ou d’harmoniser. Le résultat est parfois troublant, souvent très efficace. Le riff dévastateur de « Tirez deux pianos avec des ailes de plomb » rappelle que Merakhaazan a travaillé avec Alec Empire, ancien animateur d’Atari Teenage Riot et remixeur remarqué de Björk. C’est dans cet univers parfois violent, irrespirable, que la contrebasse de Bournine se présente sous son meilleur aspect, jusque sur ce « Vengeance » exutoire où les enchevêtrements de samples infectieux fabriquent des rythmiques fébriles. Bien vite, au fil des morceaux qui défilent, l’influence de la musique électronique s’impose. Sur « Incantations » où l’apparition de la chanteuse Yona Yacoub et ses faux airs de Natacha Atlas réveillent des exhalaisons de Transglobal Underground, elle devient même évidente. Récital électronique est un disque étrange et attirant qu’on aurait aimé un peu plus cohérent dans la durée. A trop vouloir explorer les ressources de son instrument, Merakhaazan oublie l’aspect narratif que le solo se doit de revêtir. Cette succession de tableaux magnétiques se visite cependant avec grand intérêt.